Merci à vous de prendre quelques instants pour me lire et peut être découvrir mon engagement dans l’AAPPMA du Pays de Guéret, depuis une vingtaine d’années.
Un jour, j’ai rêvé d’une scène qui m’a fait réagir et a définitivement orienté le fil de ma vie : « Dis papy, c’était quoi une truite ? Le vieil homme détourna la tête pour écraser une larme qui roulait sur sa joue. » Depuis , je m’efforce d’éviter que ceci n’arrive et que le grand père ne soit obligé d’avouer à son petit-fils faire partie des responsables qui n’ont pas su empêcher cela !..
Pêcheur de truite dès l’âge de 7 ans, ma première capture (34 cm) dans la forêt de Chabrières scellera un pacte entre ce poisson emblématique de nos eaux et moi-même.
Pendant 40 ans, j’ai parcouru des milliers de kilomètres sur les rives ou dans le lit des cours d’eaux. J’ai pratiqué dans les rus, les ruisseaux, les rivières, les torrents, les nives et les fleuves. J’ai capturé et remis à l’eau des milliers de truites afin d’assouvir mais aussi de préserver ma passion. J’ai également assisté au lent et inexorable déclin de la truite avec la construction de milliers d’étangs entre les décennies 60 et 80, et une accélération prononcée de ce déclin après les terribles sécheresses de 1988 et 1989.
Bénéficiant à l’époque d’une certaine renommée de « coureur de berges » et de « preneur de truites », le Président de la société de pêche de Guéret était venu me solliciter pour me faire entrer au « bureau » afin d’y apporter les quelques connaissances acquises au cours de longues années de pratique et d’observation.
Le constat est aujourd’hui plus qu’alarmant, mais qui s’en préoccupe ? Les pêcheurs eux-mêmes sont devenus des « consommateurs » de loisir, ils se désintéressent de leurs obligations morales vis-à-vis de leurs associations. Tout ceci profite aux pollueurs, aux destructeurs des milieux aquatiques, aux bétonneurs, aux hydro-électriciens et à tous ceux qui tirent un quelconque profit personnel de l’eau et de ses habitants, ignorant par là même la notion d’intérêt général qui devrait primer pour l’utilisation d’un bien commun.
Voici en quoi peut bien tenir l’engagement de toute une vie.
Guy Garat